En effet, depuis la nuit des temps, et plus particulièrement depuis que Charlemagne a inventé l'école, un enseignement de base est accessible à tous. Mais qui dit de base, dit identique pour tout être. Le problème, me direz-vous, et je ne puis que vous donner raison sur ce point, est qu'il est ardu pour un citoyen Lamda de parvenir à une structure d'enseignement adéquate a des capacités originales et personnelles, ces dernières étant le plus souvent enfuies dans la masse, d'une éducation de masse, justement. (...)
Le fait est que notre système éducatif marche sur la tête. Effectivement, ce dernier est basé sur un système soi-disant égalitaire (or, c'est tout l'inverse, puisqu'il n'y a pas plus inégalitaire qu'une société totalement égalitaire). Mais pire encore : on croirait que l'Education française fait tout pour manquer de logique. Nul besoin de chercher très loin un exemple pour illustrer mes dires et confirmer ma doctrine.
Prenons un lycée quelconque, soit. Dans les séries que l'on nomme "générales" de cet établissement, tirons-en deux sections au hasard. Les littéraires, que l'on abrège généralement par un L, et les scientifiques, qui eux deviennent les S. Or, personne, ô grand personne n'a jamais eu l'idée fabuleuse, et très crédible, sois dit en passant, de remettre en cause ses qualificatifs de sections.
Dans un bac littéraire, où, comme chacun sait, l'enseignement philisophique tient une place prépondérante, l'étude des sciences humaines tient une place centrale. En outre, la première chose enseignée par les professeurs dans cette étude sociologique est que les sciences humaines sont des sciences inexactes. Toute l'ambiguité de la chose est que l'étude des sciences inexactes, et donc irrégulières, est représentée par la lettre la plus stricte qui soit, qui est la lettre L.
La 12ème lettre de notre bel alphabet possède en effet un angle droit et deux barres très sévères qui en font sans doute une des plus lugubres de toutes. Pourquoi alors associer cette lettre perfectible et droite à un enseignement qui est, à l'inverse, plongé dans la tentative de compréhension plutot que dans celle de l'explication, celle-ci plutot réservée aux matheux des classes scientifiques ?
Ma proposition est la suivante : pourquoi ne pas abréger le bac littéraire par la lettre S (lettre très irrégulière et imprévisible, qui correspond bien aux sciences humaines), et de même qualifier le bac scientifique avec la lettre L (car tout est perfectible, en mathématiques, après tout). Immaginons donc une discussion entre deux amis issus des quartiers populaires (car ma doctrine s'adresse aussi aux Français d'en bas) : "-Je fais un bac littéraire, un bac S, quoi. -Super mec, je kiffe, moi je suis en L, je prépare un bac scientifique".
Dans une France où la réussite à des examens aussi basiques que le bac ne cessent de stagner, j'estime qu'il faudrait ajouter de la simplicité dans le système éducatif, afin de mettre nos jeunes dans une athmosphère sereine, où seul le travail serait récompensé. Ma proposition est donc la meilleure qui soit, et c'est, je le répète, par une simplification de notre système éducatif que nous parviendrons à des taux de réussite plus honorables et plus représentatifs de notre chère partie.
Mar 30 Mai - 19:57 par tom